InCadaques photo festival, 7e du nom

David Lynch, Frank Horvat, Weegee, Salvador Dalí (régional de l'étape), la programmation de la septième édition du festival catalan flirte avec le name-dropping... Le village de Cadaqués , baigné par l'été indien d'octobre, n'accueille pas moins de trente cinq artistes internationaux, s'affichant dans vingt cinq expositions, ainsi que trois expos immergées dans la baie, proche des plages. 
© David Lynch Theatrical Phoenix Bird

Hormis les grands noms (sur lesquels nous reviendrons) le reste de la proposition tient toujours ses promesses. Le niveau de qualité de l'open-call par exemple, accueilli cette année dans la belle galerie Iturria, et particulièrement la lauréate Chloé Milos Azzopardi. La photographe de 29 ans nous propose un très beau noir et blanc qui brasse fiction et réalité documentaire ; des objets manufacturés habituellement censés nous faciliter la vie, sont ici fait de branchettes et autres éléments naturels, figurant une science-fiction primitive, liée au vivant et non dénuée d'humour. Des photographies étranges, ludiques et étrangement ludiques.

© Chloé Milos Azzopardi Non technological devices

Pour sa série, ou plutôt ses épisodes photographiques, Richard Pak lui, nous conte - et le mot est choisi - l'histoire de Nauru, une île d'Océanie qui a connue le plus grand développement économique de son histoire avec l'exploitation du phosphore dans ses sous-sols et une dégringolade aussi vertigineuse, économiquement et écologiquement. Les images, portraits et paysages allégoriques et abîmés, nous semblent fictionnels mais filent pourtant la métaphore réelle et tangible de la folle cupidité humaine. Prix Photographie & Science 2023.
 
© Richard Pak

L'église Santa-Maria accueille, elle, Toni Privat (Barcelone). Issu du monde agricole, il développe des sujets en lien philosophique avec la beauté ou le passage du temps. "La nature nous montre le chemin" aime t-il à dire. Il nous montre le travail humain de la terre, sa gestuelle, l'intimité du rapport entre l'être et la nature, et tout comme son père agriculteur, le photographe nous dit semer, attendre et récolter, encore et encore...

© Toni Privat

Citons les visions d'une Amérique anxiogène de Maya Mercer ; Shawn Dogimont, instigateur du magazine Hobo. Aussi Deidi Von Schewen et ses majestueux arbres sacrés d'Inde, élégamment plantés au Corral de Gala.
Le festival conserve son devoir de transmission avec ses ateliers cyanotypes et pinhole photography, ainsi que deux autres par Lomography, installés à l'hôtel Cristina ; projections de films au théâtre Art i Joia, Man Ray par Deidi Von Schaewen, The Darkroom Rumour, projection de Maya mercer ; lectures de portfolios, masterclass, et la possibilité lors du week-end d'ouverture de converser avec les artistes présents, sans oublier les soirées festives qui font aussi la réputation de l'évènement. 

Jean-Jacques Ader 

InCadaques festival 

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